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Implémenter une méthode agile dans une start-up 🚀
Introduction
Emilie MULLER nous parle de son retour d'expérience en tant que Product Owner où elle met en place une méthode agile dans une start-up.
Peux-tu nous expliquer ton parcours ?
J’ai commencé comme Chef de Projet, pour la supply chain de McDonald’s puis j’ai très vite basculé vers le rôle de Product Owner, par souci de flexibilité et d’adaptabilité à des sujets complexes, avant d’arriver chez SFEIR il y a quelques années !
J’ai pas mal travaillé en Factory, vivier de projets entre teams Sfeiriennes au siège, sur des missions et contextes très variés, ainsi qu’en clientèle plus récemment.
Peux-tu nous présenter la start-up et les objectifs qui t’ont été confiés ?
Il s’agit d’une start-up américaine en private equity, d’une vingtaine de personnes, qui a fêté récemment ses deux ans.
J’y suis depuis le mois de juin, et à mon arrivée, celle-ci comptait une équipe Tech (constituée de 8 développeurs), Marketing, Strategy, mais un seul Product Owner.
Le but était donc de prêter main forte au PO, en constituant une team Product, de travailler sur une approche et une vision Produit à moyen et long terme pour donner de la visibilité et de la stabilité à la team, tout en implémentant le framework Scrum.
Quelles sont les différences entre travailler pour une start up vs grand groupe ?
Dans une start-up, tout est à faire, et c’est à mon sens, l’avantage de ce type de contexte, quand on est prêt à s’investir.
C’est très formateur, de par la diversité des rôles que l’on peut prendre. Dans la même journée, je passe de JIRA, à la définition stratégique du produit, en passant par des maquettes sur XD, tout en accompagnant l’équipe en tant que Scrum Master. Cette polyvalence n’est pas recommandée par les agilistes et tout n’est pas parfait, mais c’est un aspect obligatoire quand il y a moins de personnes que de rôles.
En start-up, il y a également des échéances plus courtes ! Quand on se lance sur un projet conséquent, c’est livré maximum en 2 sprints. La notion de MVP prend alors tout son sens : ça va vite, et on a ainsi un retour utilisateurs beaucoup plus rapide sur les features mises en place.
Pour donner une idée, en septembre, on a fait 4 mises en production, avec des features structurantes, donc c’est valorisant pour toute la team de voir des résultats aussi concrets rapidement, même si ça reste un rythme exigeant !
On est ainsi capable aussi de traiter les retours utilisateurs, plus rapidement, que l’on reçoit via l’équipe Customer Experience, pour que le produit réponde toujours mieux à leurs besoins.
Globalement, cet environnement permet aussi d’avoir beaucoup plus de poids dans les décisions stratégiques et opérationnelles qui sont prises et donc plus de responsabilités : j’ai la chance d’avoir des collègues très réceptifs à ce que je peux leur recommander via mon expérience ! Prochaine bataille : intégrer un designer UX/UI à la team !
Quels sont les enjeux de ta mission ?
L’un des enjeux majeurs de ma mission était d’accompagner la team pour mettre en place le Scrum, alors qu’ils fonctionnaient en “Kanban” customisé (visualisation des flux de travail par le biais d’un board, qui permet de prioriser et suivre l’état d’avancement des tâches ).
Au niveau de toute la team, c’est l’approche Produit qu’il a fallu apporter, dans un contexte où l’approche technique était prédominante. Tout n’est pas gagné mais on continue d’avancer, en replaçant la valeur ajoutée pour l’utilisateur au cœur des échanges !
Au sein de la team Product, nouvellement créée, il a fallu construire la vision produit, et proposer les bons outils et rituels, pour porter la méthodologie qu’ils souhaitaient mettre en place.
Il y avait beaucoup de mauvaises habitudes à défaire, le projet ne s’annonçait pas facile ! Mais step by step, on y est arrivés et c’est top de voir ce que l’on a réussi à faire avec la bonne volonté de tout le monde !
Quelles sont les étapes pour mettre en place cette méthode scrum en 6 semaines ?
Comment accompagner le changement ?
Phase 1 :
Être dans l’observation - à mon sens, on ne peut pas être légitime à insuffler des changements aussi structurants quand la team ne nous connaît pas. Il faut d’abord tisser du lien, apprendre à connaître chaque personne, et définir avec eux ou par observation leurs pain points.
Phase 2 :
Proposer de faire un bilan avec le CEO et le Head of Engineering, en soulignant les points à améliorer, et en proposant un plan d’action adapté.
Phase 3 :
Embarquer la team en partageant avec eux ce plan d’action, expliquer ce que cela va impliquer pour eux, prendre aussi le temps de répondre à leurs questions ou inquiétudes. Il faut garder à l’esprit que si la team n’adhère pas au projet, cela ne fonctionnera pas - donc l’humain avant tout !
Phase 4 :
Mettre en place les process et rituels, puis faire une rétrospective au bout d’un mois. La première rétrospective est importante : bien mettre en avant que c’est un moment d’échange en toute transparence et bienveillance sur ce qui a été, ce qui a été moins bien vécu, et ce qu’il faut absolument arrêter - c’est un exercice qui doit devenir normal au sein de la team. Il faut aussi surtout prendre le temps d’adresser chaque retour, pour que la team se sente écoutée et ait envie de s’investir davantage - c’est du donnant-donnant!
On travaille maintenant sur la maturité de la team par rapport au Scrum : mon objectif est qu’ils n’aient plus besoin de moi pour les rituels, et qu’ainsi à mon départ, le scrum ait encore de beaux jours devant lui !
Pour conclure
Cette première expérience en start-up est toute aussi diversifiée, qu’exigeante, et m’a notamment permise de me développer aussi bien humainement que professionnellement sur différents rôles !
Qu’est-ce que cette mission t’a apporté d’un point de vue personnel ?
J’ai trouvé ça top d’accompagner cette team, et de voir tout ce qu’on a réussi à mettre en place avec les énergies de chacun !
Globalement, elle m’a aussi donné un “coup de vieux”, dans le sens où j’ai réalisé le chemin parcouru jusqu’à présent, et qu’avec cette expérience acquise, et l’aide de sa team, tout était possible !
Je me sens beaucoup plus légitime dans les différents rôles que cette mission m’a permis d’exercer avec une vraie polyvalence !
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